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«De l'Ukraine à Taïwan, nous devons réhausser notre niveau de jeu contre Pékin»
«De l'Ukraine à Taïwan, nous devons réhausser notre niveau de jeu contre Pékin»

Le Figaro

time15-07-2025

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«De l'Ukraine à Taïwan, nous devons réhausser notre niveau de jeu contre Pékin»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que la Chine multiplie les manœuvres militaires autour de Taïwan, la France et les autres pays européens doivent intégrer des dimensions sécuritaires à leurs accords commerciaux avec la Chine, selon le chercheur associé à l'Institut Thomas More, Laurent Malvezin. Laurent Malvezin est chercheur associé à l'Institut Thomas More. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié La paix et la stabilité en Asie et en Europe n'ont jamais été si interconnectées. Le 11 juillet dernier, les ministres des Affaires étrangères asiatiques se sont réunis à Kuala Lumpur en Malaisie à l'occasion du quinzième Forum de l'Asie de l'Est. Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, a voulu imposer l'image d'une Chine garante de la stabilité régionale mais n'a pas convaincu tout son auditoire – en particulier le ministre japonais qui prévient : les manœuvres militaires de la Chine autour de Taïwan sont incompatibles avec ce double objectif affiché de stabilité et de paix. Deux jours auparavant, Taïpei avait entamé ses exercices annuels visant à anticiper une opération d'envergure contre son territoire. Plus de 20 000 soldats étaient engagés – un niveau inédit d'engagement. À lire aussi Éric Zemmour : «En accordant le statut de réfugié à tous les Gazaouis, la Cour nationale du droit d'asile ignore la souveraineté populaire» Publicité L'imminence de la tenue du Forum et le climat de tensions croissant dans la zone ont probablement joué un rôle dans le report de deux discours du président taïwanais à la nation, prévus durant la première quinzaine de juillet, dont l'un concernait les relations avec la Chine. Il aurait pu servir de prétexte à Pékin pour déclencher de nouvelles manœuvres d'intimidation et de simulation d'invasion ou de blocus de l'île. Le questionnement du ministre japonais sur le rôle prétendument stabilisateur de la Chine en Asie fait écho à celui entourant la politique poursuivie par Pékin sur le continent européen. En effet, quelques jours auparavant, ce même Wang Yi aurait confié à Kaja Kallas, la Haute Représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et de Sécurité, que la Chine ne pouvait accepter la défaite de la Russie car cela permettrait aux États-Unis de se focaliser sur elle. Wang Yi dit en réalité ce que tout le monde sait déjà : la Chine soutient l'effort de guerre russe. Mais pour une tout autre raison. Une défaite de la Russie renforcerait les démocraties en Europe et le droit international et affaiblirait la crédibilité de sa dissuasion en zone Asie, y compris ses menaces de recours à la force vis-à-vis de Taïwan. La stratégie affichée de « dé-risking » avec la Chine ne peut consister à attirer plus d'investissements en Europe dans l'espoir lointain et incertain de rester dans la course technologique mondiale Ce double discours fait tomber le masque sur les intentions réelles de la Chine pour l'Europe. En voulant l'affaiblir, la Chine lui livre désormais une guerre par procuration, assortie d'un chantage économique qui restreint l'accès de certains minerais critiques à ses industries et à ses entreprises. Face à cette situation inédite et alors que doit se tenir un sommet UE-Chine à Pékin, le 24 juillet prochain, deux options s'offrent à l'exécutif européen et aux capitales européennes : céder à la politique du fait accompli de Pékin ou lui signifier que l'Europe peut aussi dire «non». Non au soutien à l'économie et à la machine de guerre russe visant l'Ukraine et bientôt la sécurité de tout le continent européen. Non à une politique économique qui consiste à l'exportation volontaire et planifiée des déséquilibres et des excédents capacitaires internes. Si l'Union européenne se trouve devant ce choix difficile, c'est aussi que sa stratégie vis-à-vis de la Chine se trouve dans l'impasse, et ce malgré le chemin accompli pour mieux protéger le marché intérieur européen des investissements chinois à risque. Sur le plan des échanges, la stratégie affichée de «dé-risking» avec la Chine ne peut consister à attirer plus d'investissements en Europe dans l'espoir lointain et incertain de rester dans la course technologique mondiale. Ce serait en réalité prendre la voie du «sur-risking» et du creusement de nos dépendances. Plus fondamentalement, l'Union et ses États membres doivent rétablir avec Pékin un équilibre stratégique fondé sur des règles d'engagement respectées et durables. Publicité Pour ce faire, nous pouvons et devons d'abord conditionner la poursuite des coopérations et des échanges économiques avec la Chine à la cessation de son soutien à l'effort de guerre russe. Il faut rapidement amener Pékin à reconnaître publiquement l'agression russe et à cesser tout soutien permettant à l'armée russe de reconstituer ses forces. De plus, si elle veut investir en Europe et continuer de bénéficier de nos investissements, la Chine doit respecter les règles et les conventions qu'elle signe et non sans cesse créer de nouveaux dispositifs pour les contourner. Cela doit devenir la nouvelle normalité des relations euro-chinoises. À lire aussi «Un partenaire très difficile» : rien ne va plus entre l'Union européenne et la Chine Concrètement, les pouvoirs de la Commission ayant atteint leur plafond de verre, c'est aux États membres de reprendre l'initiative sous la forme d'un audit national sur la Chine dans les domaines diplomatique, sécuritaire industriel et technologique. La France pourrait, dans cet exercice, s'inspirer du travail réalisé par le gouvernement britannique depuis la fin de l'année dernière. Les principales conclusions de cet audit devront être rendues publiques et partagées avec un premier cercle de nos partenaires européens. Cette revue générale de notre relation et de nos vulnérabilités permettrait de tester, dans un second temps, la mise en place à l'échelle européenne d'un régime d'inspections et de contrôle des coopérations et des investissements chinois dans tous les domaines stratégiques à la hauteur du défi que représente le projet global porté par Pékin. Ce régime prendrait modèle sur les termes des traités et accords de contrôle des armements et de non-prolifération, en y intégrant les composantes civile et militaire. Dans ce processus de rééquilibrage stratégique, l'unité européenne est l'objectif final recherché, pas un moyen sans lequel rien ne nous semblerait alors possible d'achever. À l'aube de chacun de leur rendez-vous important, il est coutume de dire que l'Europe et la Chine sont à la croisée des chemins. Quoi qu'il en soit, face aux politiques chinoises du fait accompli dans un contexte où la paix sur le continent se trouve menacée, l'Union et ses États membres n'ont d'autre choix que de réhausser leur niveau de jeu pour défendre ensemble leur sécurité et l'avenir de l'Europe.

La Chine vante la «valeur stratégique» inégalée de ses liens avec la Russie
La Chine vante la «valeur stratégique» inégalée de ses liens avec la Russie

Le Figaro

time14-07-2025

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La Chine vante la «valeur stratégique» inégalée de ses liens avec la Russie

La Chine, partenaire diplomatique et économique de premier plan de la Russie, affirme adopter une position de neutralité sur le dossier ukrainien. Le ministre chinois des Affaires étrangères a présenté dimanche la relation entre la Chine et la Russie comme étant «la plus stable, la plus mûre et la plus riche en valeur stratégique au monde» lors d'une rencontre avec son homologue russe à Pékin, sur fond de guerre en Ukraine et de tensions avec Washington. Sergueï Lavrov effectuait une visite en Chine après un déplacement en Corée du Nord, où il a été assuré du soutien nord-coréen sur le dossier ukrainien. «Les relations sino-russes constituent aujourd'hui, parmi les grandes puissances, la relation la plus stable, la plus mûre et la plus riche en valeur stratégique au monde», lui a déclaré son homologue chinois, Wang Yi, selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères. Publicité «La réponse commune aux défis posés par un monde en turbulence» La priorité est aujourd'hui à «la préparation conjointe des prochains échanges de haut niveau», «l'approfondissement de la coopération stratégique globale», ou encore «la réponse commune aux défis posés par un monde en mutation et en turbulence», a ajouté Wang Yi. Les deux ministres ont également échangé sur la situation dans la péninsule coréenne, la crise ukrainienne, le dossier nucléaire iranien et d'autres sujets internationaux, précise le communiqué. La guerre à Gaza mais aussi les relations avec Washington figuraient aussi au menu des discussions, selon un communiqué distinct de la diplomatie russe. La Chine, partenaire diplomatique et économique de premier plan de la Russie, affirme adopter une position de neutralité sur le dossier ukrainien. Pékin n'a pas condamné l'invasion russe lancée en 2022, ni explicitement appelé au retrait des troupes russes d'Ukraine. Les pays alliés de Kiev considèrent eux que la Chine apporte un soutien déterminant à Moscou.

Marco Rubio va rencontrer vendredi son homologue chinois
Marco Rubio va rencontrer vendredi son homologue chinois

La Presse

time11-07-2025

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Marco Rubio va rencontrer vendredi son homologue chinois

(Kuala Lumpur) Le chef américain de la diplomatie Marco Rubio rencontrera vendredi pour la première fois son homologue chinois Wang Yi en marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Asean en Malaisie, a annoncé le département d'État américain. Agence France-Presse La rencontre intervient alors que Washington et Pékin sont en conflit sur des questions allant du commerce au fentanyl, en passant par Taïwan et les technologies de pointe ou encore le soutien, selon Washington, de la Chine à la machine de guerre russe en Ukraine. Il s'agira de la toute première entrevue en personne entre les deux plus hauts diplomates des deux pays depuis la prise de fonction de Marco Rubio en janvier dernier. Sans nommer les États-Unis, Wang Yi avait appelé la veille à Kuala Lumpur les pays de l'Asie du Sud-Est à faire front commun avec la Chine pour promouvoir un ordre international « plus juste et plus rationnel ». PHOTO HASNOOR HUSSAIN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Le ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi La visite à Kuala Lumpur de Marco Rubio coïncide avec une intensification cette semaine des menaces de guerre commerciale brandies par Donald Trump. Les actions de Pékin, jugées « provocatrices » par Washington, près d'îlots disputés avec des pays membres de l'Asean constitueront aussi l'un des autres sujets importants des discussions. La Chine revendique la quasi-totalité des îles et récifs de la mer de Chine méridionale, où d'autres riverains (Philippines, Vietnam, Malaisie et Brunei) ont également des prétentions de souveraineté. Ces tensions ont conduit les Philippines et le Japon à renforcer leurs liens avec les États-Unis, afin de faire front commun contre la Chine. Jeudi, M. Rubio a réaffirmé l'engagement des États-Unis en vue d'une région « Indo-Pacifique qui soit libre, sûre et prospère », l'expression consacrée à Washington qui fait allusion à l'influence grandissante de la Chine. Mi-juin, Pékin et Washington se sont accordés, lors de nouvelles discussions à Londres, pour remettre l'accord trouvé à Genève d'un cessez-le-feu commercial entre les deux pays. La Chine a récemment assuré qu'elle ne cherchait pas « la confrontation » au sujet des droits de douane. M. Rubio est considéré comme ayant une position de « fermeté » vis-à-vis de Pékin. Malgré leurs différends, Donald Trump a dit fin juin « bien s'entendre » avec la Chine, et son président Xi Jinping.

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